Les autres postes de l'ouest

Radio-Anjou

Radio Anjou

Lancé par un fabricant et vendeur de TSF Radio-Anjou, le poste du même nom basé à Angers n'aura eu qu'une brève existence, faute de moyens et de soutiens locaux. A l'image de ce qui s'est passé à Caen (lire ci-dessous), cette radio a été créée par un fabriquant de TSF local. En décembre 1925, Radio-Anjou participe à la fondation de la Fédération françaises des postes privés d'émissions radiophoniques, sous l'égide du Petit-Parisien et de sa station le Poste Parisien avec les autres radios suivantes : Radio-Lyon, Radio-Toulouse, Radio-Agen, Radio-Mont-de-Marsan, Radio-Normandie, Radio-Montpellier et Radio-Bretagne. Au début de l'année 1926, Radio-Anjou développe ses programmes en diffusant tous les soirs de 20 h 30 à 22 h des concerts de musique classique (le dimanche soir est réservé à la musique dansante) joués par les six musiciens de l'orchestre. Le poste cesse d'émettre début 1927 faute d'autorisation de la part des autorités qui cherchent alors à limiter le développement des stations privées dans l'Hexagone.

Radio Anjou
Radio Anjou

8 GN, la toute première radio de Nantes

Certes, ce n'est pas à proprement parler une station de radio mais en 1926, cela semble suffire aux galénistes nantais. Quand L'Ouest Eclair interroge ses lecteurs la même année sur l'opportunité d'une radio dans l'ouest, M. Dalongeville, président du radio-club de Nantes dit non merci. Et d'expliquer que Nantes bénéficie des émissions de 8 GN, l'indicatif de Louis Fonteneau, un radio-amateur qui diffusait quelques infos sur les ondes.

Une Radio-Bretagne qui n'a pas vu le jour

Fin 1925, un projet dénommé Radio-Bretagne est dans les cartons. Elle est membre de la Fédération françaises des postes privés d'émissions radiophoniques. Il s'agit probablement d'un projet soutenu par L'Ouest Eclair car le quotidien lance quelques semaines plus tard, début 1926 une enquête sur l'opportunité d'une station de radio pour l'Ouest de la France. Le projet restera sans suite.

La radio offshore Radio-Morue fait ses essais à Saint-Malo

Radio Morue

Radio-Morue est une station de radio qui émettait sur un bateau, le Saint-Yves, un voilier hôpital qui croisait au large de Terre-Neuve pour assister les pêcheurs. Cette radio offshore, sorte de radio Caroline d'avant l'heure, a été créée par le père Yvon, un prêtre capucin quelquefois surnommé "l'apôtre de la mer". L'aumonier des terre-neuvas a fait procéder aux premiers essais de cette radio inédite sur les ondes bretonnes. Le mardi 30 mars 1937, les premières émission sont diffusées à 10 h et à 16 h sur la longueur d'ondes de 190 mètres depuis le navire à quai à Saint-Malo. Le lundi 5 avril, le navire-hôpital quitte la cité corsaire direction Terre-Neuve en procédant à de nouveaux essais à 9 h, 16 h et 21 h. Puis, pendant la traversée, le poste maritime diffuse à 22 h sur la longueur d'ondes de 175 mètres.

Radio-Fécamp/Radio Normandie

C'est la plus belle histoire radiophonique de l'ouest de la France. L'aventure de cette station commerciale est admirablement détaillée sur le site en lien ci-dessous.

L'histoire de Radio-Normandie

Radio-Normandie/Radio-Nord-Ouest

Radio Nord Ouest

Caen a aussi sa radio privée. Un poste créé par un fabricant de TSF local mais que l'administration des PTT empêchera de se développer. Fin 1924, des essais ont lieu sur 332 m depuis 37, rue Saint Manvieux, près des locaux de la Fabrique normande d'appareils de TSF. La station prend le nom d'émissions radio normandes. Mais quelques semaines plus tard, patatra ! Mi-janvier, le grand concert de gala qui devait marquer le retour sur les ondes des émissions radio normandes annoncé pour le 19 janvier est annulé "par la suite d'une interdiction faite par l'administration des PTT" fait savoir la Fabrique normande d'appareils de TSF .

Radio Nord Ouest

Les émissions reprennent toutefois mais irrégulièrement et prennent le nom de Radio-Normandie (rien à voir avec celle qui se développera plus tard à Fécamp).

En avril 26 les émissions sont suspendues faute d'argent. Un appel avait été lancé pour que les auditeurs se regroupe en une amicale des Emissions Radio Normandie afin d'aider aux frais d'entretien du poste et au paiement des artiste. Mais sans grand succès. Le poste caennais ambitionne alors de monter une station de 500 W avec antenne sur pylônes de 30 mètres de hauteur et d'avoir un orchestre attitré à la station. Il projette de donner des concerts trois fois par semaine, de diffuser des conférences, des cours, des informations, des causeries agricoles et ménagères, souligne le Comité d'organisation des Emissions Radio Normandie dont l'adresse est 59, rue Saint-Martin à Caen. La nouvelle station sera complètement indépendante de l'ancienne Fabrique normande d'appareils de TSF qui a changé de propriétaire et est maintenant dénommée "Le Radio Normand". Le poste privé de Caen reprend ses émission en le 17 décembre 1926 à 21 heures avec 500 watts. Pour ce retour sur les ondes, un grand concert de gala est diffusé avec les artistes de la région, l'orchestre de la station sous la direction de M. Brousse. Mais une fois de plus, faute de moyen, la station vivote puis disparaît.

Radio-Nord-Ouest

En 1929, une nouvelle équipe monte un nouveau projet. Le lundi 20 octobre 1930 à 19 h 15, le nouveau poste qui a pris le nom de Radio-Nord-Ouest fait ses premiers pas sur 329 m. Il diffuse trois jours par semaine, lundi, mercredi et vendredi, de 12 h à 14 h des nouvelles locales et des disques et de 19 h 15 à 22 h un concert. Cette nouvelle aventure tourne court quelques temps plus tard par l'intervention de la police. Le 9 mars 1931, Maurice de Rangot, 34 ans, constructeur d'appareil de TSF, comparaît à la barre du tribunal correctionnel de Caen "pour avoir dans le courant d'otobre dernier utilisé un poste émetteur servant à la radiodiffusion et ce sans autorisation". Il écope d'une peine symbolique de 16 francs d'amende.