Roazon-Breiz
Rennes-Bretagne à l'heure allemande
Rennes-Bretagne cesse d'émettre peu avant l'arrivée des Allemands dans la capitale bretonne. L'émetteur de Thourie a été saboté mais l'occupant le remet rapidement en service. Le 5 juillet 1940, il relaie la nouvelle station de la propagande allemande, Radio-Paris qui démarre depuis les studios du Poste Parisien.
A partir du 1er novembre 1940, à l'initiative des services de propagande allemand, Rennes-Bretagne reprend du service en français, en breton et même en gallo. Roazon-Breiz est dans un premier temps un décrochage d'une demi-heure par semaine du relais de Radio-Paris. Il s'étendra à une heure par semaine, voir deux, généralement en soirée et à des horaires et des jours de diffusion qui fluctueront beaucoup. Il s'agit d'émissions à caractère culturel, causeries, pièces de théâtre (notamment par la compagnie Gwalarn de Roparz Hémon).
A partir du 1er février 1942, Roazon-Breiz/Rennes-Bretagne n'est plus diffusé par l'émetteur de Thourie et ses 100 kw mais par celui de Rennes-Alma, bien moins puissant. Fini les 432 m qui diffuse la radio allemande, le relais de Radio-Paris et son décrochage breton se retrouvent sur 288 m. Les animateurs autonomistes de Roazon-Breiz seront donc devant ce paradoxe : ils émettent en breton dans la partie de la Bretagne qui ne le parle pas !
Qui sont les speakers ?
Le 31 mai 1943, elles sont diffusées en deux fois une demi heure chaque semaine. Le mardi en français, le samedi en breton. En plus, chaque jour un quart d'heure est consacré à une émission bilingue. Le lundi, La Bretagne agricole; le mardi Haute-Bretagne; le mercredi La Bretagne au travail ou La Bretagne maritime ou La Jeunesse bretonne; le jeudi c'est l'émission de l'Institut celtique; le vendredi La Vie celtique (Georges Lemé); le samedi La Langue bretonne.
Le premier anniversaire de Roazon-Breiz
En novembre 1941, l'hebdomadaire bilingue Arvor fait le bilan des émissions. "Après les conférences, évocations avec mise en scène ou reportages de Florian Le Roy (photo ci-contre) : Toussaint en Haute et Basse-Bretagne ; Fleur de Lilas ; L'arrivée de Saint Brieuc; Le Retour des Terreneuvas ; Une soirée à La Chesnaie ; La Légende d'Ys; L'homme qui n'aimait pas qu'on l'aime; Tristan Corbière ; Anne de Bretagne; le Pardon de Rumengol, celles ou ceux en langue bretonne de Roparz Hémon, de Fanch Abeozen.
On aborda, toujours avec Florian Le Roy, le Cycle Arthurien » des Romans de la Table Ronde adaptés à la radiodiffusion et dont les titres principaux furent : Merlin l'Enchanteur, La Jeunesse d'Arthur, La table ronde, Le Chevalier sans tâche, La Quête du Graal, Tristan et Yseult.
Puis le Barzaz-Breiz avec les Gwerz, miroir de l'âme bretonne, de Fanch Abeozen; le théâtre breton avec An Tan e Kernaspreden, Fest al Leun Lart, Dour ar C'halvar, Ar c'houmoula dec'h de Roparz Hemon; Koroll ar Vuhez hag ar Maro de Xavier de Langlais, avec musique de Guy Arnoux; War varc'h d'ar mor, An Traonienn hep heol de John Millington Syngc.
Car le poste de Rennes-Bretagne, qui a ses comédiens régis par M. Paillard, a aussi sa troupe bretonne de Gwalarn, celle des Compagnons de Merlin, celle de Tan-Noz, les diverses sociétés chorales de Bretagne, les Cercles Celtiques de Rennes et du Trégor."
Du théâtre en breton
Avec la troupe Gwalarn (ci-dessus), le directeur des émissions, Roparz Hémon, peut mettre en ondes ses propres oeuvres mais aussi des adaptations de celles de Tanguy-Malmanche, Yves Le Moal, Perrot, Drézan et de pièces galloises ou irlandaises.
Par ailleurs, des groupes folkloriques participent aux émissions : le Cercle celtique de Rennes, le Groupe gallo-breton, les Sabotiers de Fougères, les Chanteurs de Saint-Jean-Brevelay.